Salut Laurige,
1. Tout d’abord et très rapidement, où en est la situation sanitaire en Inde, après plus d’an de crise ? Y a-t-il des régions/provinces plus ou moins touchées ?
L’Inde a eu un premier confinement très long et strict (de mi-mars à mi-septembre) avec d’immenses migrations de travailleurs qui se sont retrouvés sans emploi du jour au lendemain. Les frontières terrestres et les vols internationaux étaient complètement à l’arrêt. Depuis, les vols ont repris mais pas le tourisme international puisque le gouvernement n’a toujours pas repris l’émission des visas touriste.
2. Quelles restrictions sont d’actualité pour la population ? Le protocole évolue-t-il positivement ? Quel est l’état d’esprit global des locaux ?
Les Indiens ont repris leur vie et il semble bien probable qu’un deuxième confinement ne soit (économiquement) impossible. Nous sommes en période électorale dans de nombreux états et les rassemblements politiques et religieux vont bon train. La Kumbh Mela, qui est le plus grand rassemblement religieux au monde, a été maintenu et a lieu en ce moment dans le Nord du pays.
3. On parle beaucoup des laboratoires et de la campagne de vaccination en France, qu’en est-il en Inde ?
L’Inde est l’un des plus gros producteurs de vaccin et a stoppé l’export pour donner priorité sa population.
4. Nous observons en France une intervention assez forte des Autorités (aides financières de l’Etat) pour tenter de maintenir l’économie de multiples secteurs d’activité à flot, est-ce que cela a aussi été le cas en Inde ? Quel est le (ou les) secteur(s) d’activité les plus impactés par la crise ?
En Inde, le tourisme est un peu la cinquième roue du carrosse… malgré quelques maigres promesses, aucune aide n’a été donnée par le gouvernement. Le tourisme et en règle générale (aérien, hôtellerie, tour opérateurs…) est le secteur le plus impacté par cette crise sanitaire.
5. Quel est l’état du tourisme réceptif en Inde, tous acteurs confondus (hôtels, agences, autocaristes, etc.) ?
La grande majorité des acteurs sont en apnée. Cela est d’ailleurs frustrant puisque le Nord-Est de l’Inde, par exemple, est une des régions les moins touchées par la pandémie et avec une population beaucoup moins concentrée. On y vient principalement pour les parcs nationaux et sa nature luxuriante donc loin des foules et des risques sanitaires. On pourrait tout a fait reprendre demain si les autorités le permettait. Les homestay, chauffeurs et guides sont profondément impactés et certains ont déjà du se reconvertir pour surmonter la crise. Le tourisme est aussi un gros manque à gagner pour les parcs nationaux et autres sanctuaires, ce qui limitait le braconnage de multiples façons. En effet, le tourisme a impact positif, économique bien sûr, mais également social car il montre aux communautés locales l’importance de la conservation. Il est fort possible que si le tourisme traîne a reprendre, certains écosystèmes soit malheureusement fortement en proie à la cupidité humaine.
6. Le tourisme domestique a-t-il pu ces derniers mois, permettre aux acteurs locaux de rester en vie ?
C’est bien le seul point positif. Le tourisme domestique a repris puisque voyager à l’étranger reste compliqué pour les Indiens et les expatriés restés en Inde. Mais les hôtels de catégorie Confort et Luxe ainsi que les agences spécialisées […] restent fortement impactées car le type de voyage des touristes locaux est bien différent des voyageurs internationaux. On pourrait presque parler de deux secteurs différents. Certaines agences se réorientent sur la clientèle indienne car la classe moyenne en Inde est devenue une part non négligeable de la population.
7. Quelles sont les conditions d’accès ( et de voyages si possible) actuelles pour les ressortissants français souhaitant partir en Inde ? Est-ce prévu qu’elles soient assouplies rapidement ?
Nous n’avons malheureusement aucune visibilité sur une prochaine réouverture des frontières. Actuellement, seules les personnes ayant un visa business peuvent se rendre en Inde.
-> Merci Laurige pour ces éléments. Tous les amoureux du sous-continent indien et plus largement des voyages espèrent que la situation sanitaire actuelle va s’améliorer rapidement dans les zones où elle est critique. Pour la population locale dans un premier temps car ce sont bien les Indiens les premiers impactés, pour, par la suite envisager plus sereinement un retour des voyageurs internationaux.